SurdiFrance Actu Le remboursement des aides auditives de classe 2 : une question de santé publique, pas un luxe !

Le remboursement des aides auditives de classe 2 : une question de santé publique, pas un luxe !

SurdiFrance s’oppose à la suppression du remboursement des appareils de classe 2 dans les contrats “responsables”.

Ces derniers jours, France Assureurs et la Mutualité Française ont proposé une réduction du périmètre du « 100 % santé », en ciblant notamment l’audiologie. Parmi les mesures évoquées figure la suppression du remboursement des aides auditives de classe 2 dans les contrats dits « responsables », qui couvrent pourtant l’immense majorité des assurés aujourd’hui.

Une telle proposition, formulée sans la moindre concertation avec les associations de patients ou les professionnels concernés, est extrêmement préoccupante. Elle risque d’instaurer une santé auditive à deux vitesses : des aides gratuites mais limitées d’un côté, et des appareils plus performants réservés à ceux qui ont les moyens de payer, de l’autre.

Contrairement à d’autres domaines, comme l’optique, où les différences entre gammes sont souvent esthétiques, les aides auditives de classe 2 répondent à des besoins techniques précis. Elles sont indispensables aux personnes vivant ou travaillant dans des environnements sonores complexes, à celles dont les courbes audiométriques sont difficiles à compenser, ou encore à celles qui souhaitent rester actives professionnellement. Pour ces personnes, il ne s’agit pas d’un luxe, mais d’une condition pour continuer à vivre dignement.

Remettre en cause le remboursement de ces aides serait également un non-sens en matière de prévention. Un appareillage prescrit, adapté et utilisé précocement, permet de lutter contre l’isolement, de préserver les fonctions cognitives, de maintenir l’autonomie et de repousser l’entrée en institution. En restreignant cet accès, on fragilise les parcours de soins et l’équilibre des personnes concernées, avec à terme des coûts bien supérieurs aux économies espérées.

SurdiFrance s’oppose aussi fermement à toute réforme qui toucherait les enfants malentendants. Chez eux, l’aide auditive n’est pas une option mais un outil essentiel pour apprendre, se développer, réussir à l’école et s’intégrer socialement. Le moindre obstacle dans l’accès à un appareillage adapté mettrait en péril leur avenir.
SurdiFrance alerte sur les conséquences de cette mesure et formule les demandes suivantes :

  • Maintenir le remboursement des aides auditives de classe 2 dans les contrats responsables, sans restriction, (voire même aligner le remboursement de la classe 2 sur la classe 1 pour laisser un reste à charge maîtrisé sans risque de fraude.)
  • Organiser une concertation réelle et transparente avec les associations de patients, les professionnels de l’audition et les pouvoirs publics dans le cadre de l’évolution du 100% santé.
  • Protéger intégralement les enfants et les jeunes malentendants, en garantissant un appareillage de qualité,
  • Encadrer les pratiques commerciales abusives (notamment les publicités susceptibles d’induire en erreur) et renforcer l’accompagnement des usagers, pour garantir un choix éclairé.

La question n’est pas seulement budgétaire. Elle est humaine, sociale et éthique. Les aides auditives ne sont pas un bien de confort, mais des dispositifs médicaux essentiels pour vivre, travailler, apprendre et bien vieillir.

SurdiFrance appelle le Gouvernement et les complémentaires santé à ne pas sacrifier la qualité des soins auditifs au nom d’une logique comptable.

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