Notre histoire

Avant de s’appeler uniquement SurdiFrance en 2022, la fédération se nommait BUCODES. Dans son numéro 12 de janvier 2014, la revue 6 millions de malentendants a consacré son dossier à la longue et belle histoire du BUCODES.

Il était une fois une union d’associations de personnes malentendantes nommée Bucodes. Bucodes ? C’est le sigle du « BUreau de COordination des Associations des DEvenus-Sourds et Malentendants », écrit comme suit, sur le Journal Officiel du 6 juillet 1972 : BU.CO.DE.S. Les statuts actuels ont été adoptés en Assemblée Générale Extraordinaire des 28 et 29 mai 2005.

Naissance du Bucodes en 1972

Le Bucodes, déclaré le 8 juin 1972, a pour objet « d’établir des liaisons entre les associations et d’assurer une représentation unique » auprès des différentes instances.

Il a été créé à l’initiative de la Fraternité catholique des Sourds (dissoute en 2013), les Fauvettes (disparue depuis plusieurs années) et l’ARDDS (Association de Réadaptation et Défense des Devenus-Sourds). Le Bucodes a été reconnu d’utilité publique par un décret du 13 janvier1982.

Au moment des balbutiements, les adhérents travaillaient souvent avec les sourds de naissance. Le besoin de créer l’Unisda (Union Nationale pour l’Insertion Sociale du Déficient Auditif) est venu de ces rencontres. Ce fut fait en 1974. Mais, il n’y a pas que Paris ! Parmi les premières associations de province à rejoindre l’union il y eut l’Espoir Lorrain, qui donnera l’une des siens pour présider le Bucodes, Hélène Marchal, l’association d’Alsace, de la Manche, les Côtes d’Armor, la Normandie, l’Anjou, l’Auvergne, l’Aube, l’Hérault… En 2000, le Bucodes représentait vingt associations, en 2014 quarante associations ou sections ! On trouve parmi les nouvelles venues des associations d’implantés cochléaires.

Pourquoi le nom Bucodes ?

Photo de René Cottin

Lorsqu’en 1972, Mlle Desnues (Fraternité des Sourds), Mlle Beuzart (Les Fauvettes) et moi-même (ARDDS) avons décidé d’unir les efforts de nos trois associations dans une structure commune, les termes de « Fédération » ou « d’Union nationale » nous ont semblé démesurés, vu la modicité de nos effectifs.
Le choix d’un simple Bureau de Coordination des Devenus Sourds nous parut plus approprié et plus conforme à notre désir de conserver de la souplesse dans nos relations. Il peut sembler surprenant que ce titre ait tenu la route pendant plus de quarante ans sans être modifié. Le « Bucodes » est certes un sigle facile à prononcer, mais il manque terriblement de transparence. C’est pourquoi on y accole maintenant celui de SurdiFrance nettement plus explicite. Il s’agit d’une phase transitoire et je pense, en toute logique et sans nostalgie, que seul SurdiFrance subsistera dans l’avenir.

René Cottin

Le Bucodes, initiateur de progrès

Au cours des années, il a participé aux réalisations suivantes :

  • Obtention de l’inscription de l’enseignement de la lecture labiale sur la nomenclature des actes médicaux de la Sécurité sociale dans les années 1970. Des professeurs d’Instituts de Sourds s’y opposaient mais le Bucodes fut heureusement soutenu par le syndicat des orthophonistes.
  • Représentation des malentendants français au niveau international : dès 1975, René Cottin présentait, au nom du Bucodes, une communication au congrès mondial des sourds à Washington.
  • Élaboration du rapport Gillot en 1998 : M Lebauvy, président du Bucodes alors en exercice, a participé à la préparation d’un document adressé au Premier Ministre qui établit 115 propositions sur les droits des personnes déficientes auditives.
  • Travaux du Conseil National de la Consommation sur la question « Appareils de correction auditive et audioprothésistes ».
  • Édition d’un livre d’information en 2000 : « Je deviens sourd. Que faire ? » de Jeanne Guigo à la demande de l’association Journée Nationale de l’Audition (JNA).
  • Prise en charge de la stéréophonie : la stéréo enfin reconnue pour tous ! L’appareillage simultané des deux oreilles est enfin pris en charge : l’arrêté tant attendu a été publié au JO du 4 mai 2002.
  • Obtention des sous-titrages de la télévision, notamment avec la mobilisation des associations et de leurs adhérents qui ont interpellé leurs députés.
  • Loi de 2005 sur l’accessibilité (voir encadré ci-dessous).
  • Bataille constante pour l’information et l’usage de la boucle d’induction magnétique, sur le plan national comme local (voir dossier du numéro 11 de 6 millions de malentendants paru en octobre 2013).
  • Devis normalisé : une majorité des associations du Bucodes s’est battue pour un devis normalisé des appareils auditifs, sur lequel le matériel et la prestation apparaissent séparément et comportant les caractéristiques techniques (Décret publié le 4/11/2008).
  • Le téléphone relais, revendication de longue date du Bucodes, revient sur le devant de la scène. Le Bucodes a été présent dès les premiers essais, puis pour le projet européen REACH 112 et enfin, pour la préparation du numéro d’urgence pour sourds et malentendants, le 114.
    C’est lui qui a obtenu que soit installé dès l’ouverture la possibilité d’envoi de SMS. C’est d’ailleurs l’une des raisons de son éloignement de l’UNISDA et de la revendication d’être lui-même le porte-parole des devenus sourds, dans les réunions nationales avec les administrations. Pour les centres relais, le dernier appel d’offres prévoit (enfin) la possibilité d’utiliser les téléphones mobiles, une revendication portée par le Bucodes.
  • Contribution à la rédaction de l’instruction du Ministère des affaires sociales et de la santé datée du 12 décembre 2012 relative au recensement par les ARS des ressources locales compétentes en matière de soutien psychologique des personnes sourdes ou malentendantes.
  • Participation à toutes les réunions visant à la mise en place du nouveau Centre National d’Information sur la Surdité (CNIS) qui a lancé son site d’information en décembre 2013, www.surdi.info, dont le Bucodes est membre du comité de pilotage.

L’histoire du Bucodes est avant tout celle de femmes et d’hommes malentendants qui n’ont eu de cesse de défendre les intérêts de leurs pairs, de les représenter, de diffuser l’information et de créer du lien sur l’ensemble du territoire.