SurdiFrance 6 millions de malentendants La thérapie sonore fonctionnelle

La thérapie sonore fonctionnelle

Complément à l’article du numéro 31 du magazine 6 millions de malentendants.

Traitement novateur des acouphènes par les protéodies

Auteur : Docteur Jacques AIME, médecin spécialiste en Oto-rhino-Laryngologie et chirurgie cervico-faciale, ancien praticien attaché au CHU de Nîmes et référent pour la consultation acouphène, membre du réseau multidisciplinaire AFREPA.

Résumé : La sonothérapie fonctionnelle est un concept original de musicothérapie personnalisée utilisée comme traitement complémentaire chez les patients acouphèniques. Une étude clinique recourant à cette méthode a été réalisée pendant 18 mois sur une série de 100 patients qui a généré des statistiques épidémiologiques et des résultats encourageants.

Avertissement : La sonothérapie fonctionnelle n’est pas une thérapie alternative ni parallèle ; elle peut s’adapter à tout autre traitement déjà en cours de type psychothérapie ou masquage d’acouphène et adaptable à tout patient appareillé.

Comme le disait le célèbre compositeur allemand du XVIIIème – XIXème siècle Ludwig Van Beethoven : « Ne serait-ce qu’à cause de mes oreilles qui sifflent et bourdonnement jour et nuit, je puis dire que ma vie est un calvaire. » C’est pour répondre à cette demande de patients incommodés par ce parasitage permanent que j’ai mis en place un protocole de traitement spécifique après avoir étudié la technique et les principes d’utilisation.  L’association acouphènes et protéodies traduit un nouveau paradigme thérapeutique : la thérapie sonore fonctionnelle (TSF) met en œuvre l’écoute de séquences musicales ciblées. Cette méthode originale et novatrice apporte un complément thérapeutique dans cette pathologie complexe et souvent invalidante.

Le traitement actuel des acouphènes repose sur de multiples techniques de masquage utilisant une audioprothèse et un bruiteur, les thérapies sonores filtrées (audionotch*), les neuro-stimulations par CD, les masquages type TinniTool*, la thérapie acoustique d’habituation (Jastreboff*), la thérapie sonore séquentielle, la stimulation auditive avec fréquences personnalisées et enfin récemment la stimulation de réinitialisation coordonnée qui n’apportent qu’une amélioration sur des traitements longs.

La TSF utilise quant à elle « la musique des protéines » sous la forme de séances d’écoute ciblée. Cette méthode basée sur la mécanique quantique découle d’un concept nommé génodique. Cette physique des particules élémentaires présentent deux aspects de la matière : corpusculaire ou ondulatoire. À partir de ce concept, la génodique permet de caractériser des ondes vibratoires propres aux acides aminés et intervenant lors de la bio-synthèse des protéines. L’écoute régulière selon un protocole pré-établi va modifier chez l’acouphènique la perception et le ressenti de sa pathologie en modulant la synthèse de ces protéines au niveau périphérique de l’oreille interne et central des zones cérébrales. Cette stimulation ou à l’inverse cette inhibition mélodique va augmenter ou diminuer dans le cytoplasme cellulaire la teneur en tel ou tel neurotransmetteur, neuromédiateur ou protéine spécifique à une fonction déterminée selon les besoins de chaque unité cellulaire. Ce dialogue avec ses propres cellules (neuronales et cochléaires) rendu possible par cette musicothérapie va donc permettre de modifier et de traiter les « court-circuits » générateurs d’acouphènes. Ce procédé thérapeutique nécessite une participation active du patient qui va gérer personnellement son traitement et sa guérison.

Pour comprendre ce nouveau concept de traitement musical impactant l’intimité cellulaire, il est nécessaire de se replonger dans l’anatomie, la physiologie et la biochimie de la cellule avant de comprendre la notion de protéodies.

Cyto-bio-chimie cellulaire

La synthèse des protéines occupe une des fonctions majeures du métabolisme de ces micros usines autonomes. Cette fabrication de bio-macromolécules fait intervenir des éléments biologiques complexes (les Acides Aminés ou AA), du matériel génétique (ADN , ARN…) , une cascade d’agents cyto-chimiques comme les enzymes et plusieurs organites intracellulaires comme les ribosomes. Plusieurs étapes vont se dérouler selon une séquence logique depuis la transcription de l’ADN en ARN messager (ARNm) qui va lui-même être traduit en chaine polypeptidique. C’est ce puzzle physiologique sous la dépendance de notre génome qui va permettre d’élaborer ces éléments constitutifs de notre patrimoine corporel.

Éléments principaux

  • Le noyau cellulaire, élément capital de la mémoire cellulaire est l’unité centrale du dispositif comme un disque dur. Il contient le nucléole renfermant l’ADN qui est la molécule de stockage de l’information génétique. C’est un long polymère de nucléotides assemblés en 2 chaines complémentaires dans une configuration de double hélice en sens opposé. Ces nucléotides sont eux-mêmes constitués principalement de 4 bases azotées (A = adénine, T = thymine, G = guanine , C = cytosine) appariées entre elles selon le modèle A-T et G-C dont l’ordre va déterminer un code ou codon (association de 3 bases) spécifique . Au contraire sur l’ARNm, l’association devient A-U (U = uracile) et G-C constituant les codons-copie lors de la transcription qui vont être lus secondairement par les ARN de transfert (ARNt). Cette réaction de copie d’un brin d’ADN (gène) permet la transmission sur l’ARNm d’une information conforme à la mémoire nucléaire. La correspondance entre codons de l’ARNm et AA est appelé le code génétique.
  • Le ribosome est la pièce maitresse de la production des structures protéiniques constituée de 2 sous-unités : la petite qui lit l’ARNm et la grande qui élabore les AA au niveau de 3 sites nommés A,P et E .
  • Les AA sont des composés organiques possédant un groupement carboxyl (COOH) et un groupement amine (NH2).Toutes les 60.000 protéines humaines ne sont constituées que de 20 AA contenant les éléments propres à la vie (carbone, hydrogène, oxygène et azote). 

La construction des protéines se fait par assemblage d’AA par le biais de la liaison peptidique : amine AA1 – carboxyl AA2

Dans le cytoplasme, les AA libres sont activés par des enzymes spécialisés qui vont permettre à chaque AA de reconnaitre son transporteur, en l’occurrence l’ARNt pour former un couple exclusif AA-ARNt.

  • L’ARNt joue le rôle d’interface entre l’AA et la grande sous-unité ribosomiale en présentant chaque AA véhiculé vers l’usine de production.
  • La membrane cytoplasmique qui compartimente le cytoplasme intra-cellulaire en l’isolant du milieu extérieur participe aux échanges de métabolites et d’information provenant de l’environnement (en particulier les signaux électriques et mécaniques et aussi ondes vibratoires).

Bio-synthèse des protéines

Une cascade d’événements va s’enchainer sur plusieurs étapes clefs depuis l’initiation ribosomiale en passant par l’élongation ou transpeptidation jusqu’à la terminaison de la constitution de la protéine.

En résumé le couple AA-ARNt va se lier sur le site A du ribosome par appariement exact codons de l’ARNm et anticodons de l’ARNt comme une prise de courant mâle-femelle. Une fois la connexion assurée, le ribosome catalyse le transfert de l’AA situé sur l’ARNt du site A sur l’AA de la chaine en cours de constitution du site P par l’intermédiaire de la liaison peptique. Durant cette réaction de translocation, l’ARNt glisse du site A vers le site P sans qu’il y ait séparation codon-anticodon, ce qui a pour effet de faire déplacer le ribosome vers le codon suivant de l’ARNm comme un tapis roulant. L’ARNt libéré se positionne sur le site E avant de quitter le ribosome pour rejoindre le cytoplasme.

Ces réactions successives en chapelet vont permettre d’allonger progressivement la protéine en cours de constitution comme des perles sur un collier. Plusieurs réactions physiques et chimiques vont structurer la protéine qui va prendre une forme spatiale en 3D essentielle pour sa fonction biologique (notamment les protéines membranaires intrinsèques réceptrices qui conditionnement la « conscience cellulaire »).

Les protéodies : théorie et applications physiologiques

Joël Sterheimer, docteur en physique théorique a travaillé sur la physique des particules et a publié des travaux associant le domaine de la génétique, de la biologie moléculaire et de la physique quantique.
Il dépose un brevet en 1992 dont le sujet concerne « le procédé de régulation épigénétique de la biosynthèse des protéines par résonances d’échelle » en développant la mise au point de protéodies (proté(ine) + (mél)odie) qu’il va dénommer « la musique des protéines » en parallèle avec la musique des particules élémentaires. Il va en décoder plus de 2500.

L’auteur a découvert que la répartition des masses des particules était établie selon une gamme musicale : la gamme tempérée confirmée après une expérience de désintégration d’une particule, un oméga-moins dans le synchrotron du laboratoire de Brookhaven en Janvier 1964. C’est le rapport exact entre les fréquences comme si elles étaient exactement harmoniques. Le rapport d’octave étant égal à 2 et contenant douze intervalles égaux (12 demi-tons) en progression géométrique, soit 2 = r12, le rapport de fréquences du demi-ton à tempérament égal est :

r = 12√ꟷ 2 = 2 1/12 = 1,059463

Après un long travail théorique en physique quantique, il a mis en évidence l’existence d’ondes d’échelles qui seraient émises par des particules et notamment dans les cellules vivantes par les AA en fréquences inaudible. Après conversion, il obtient pour chaque AA une note musicale (code génodique) et pour une protéine une succession de notes obtenant une mélodie (protéodie).

Comme les barreaux d’une échelle avec différents niveaux, les émissions d’ondes de particules peuvent interagir à différents niveaux selon leur propagation et leur longueur d’onde par effet de résonance à la manière d’un caillou qui tombe dans l’eau en émettant des paquets d’ondes en progression concentrique selon la formule :

λ = h / m v

λ = fréquence ou longueur d’onde de chaque particule ; m = masse de la particule et v sa vitesse ; h = constante de Planck (6,62607 X 10-34)

En mécanique quantique, la particule ou l’AA assimilé est associée à une onde caractéristique avec une valeur non seulement dans l’espace-temps mais aussi dans l’échelle dans laquelle elle se propage comme une somme d’ondes à vitesses différentes (petite pour l’AA et plus grande pour la protéine en cours de fabrication) en des temps correspondant à des multiples entiers de celui mis par l’onde la plus rapide. Il va en résulter une corrélation de temps entre les fréquences des AA séparés par un multiple entier. L’onde d’échelle qui relie donc entre elle des échelles différentes va relier chaque AA à l’échelle de sa protéine.

En pratique pour l’organisme, on peut comparer les ondes d’échelles à l’effet action – réaction par effet de résonance. Un fait physique extérieur traumatisant va déclencher chez la personne une réaction physiologique locale ou générale ; cette perception va à son tour provoquer une réponse adaptée au niveau de l’organe atteint. L’émotion qui va découler de cette agression enclenche à son tour un ressenti spécifique qui va cibler jusqu’au niveau cellulaire.

Par exemple un accident sonore aigu non prévisible (coup de fusil intempestif) va impacter l’oreille non protégée et son système sensoriel va réagir en provoquant douleur et hypoacousie. Cette pathologie va initier un sentiment de perte d’audition irréversible et une notion d’impuissance face au danger peut être ressentie. Cela peut déclencher secondairement une phobie au bruit et une hypersensibilité sonore avec hyperacousie.

Cette cascade d’événements qui au départ prend une allure d’onde matière physique (en l’occurrence une onde acoustique) va devenir au fur et à mesure de la propagation une onde de fréquence modifiée. Cette correspondance présente les caractéristiques d’un phénomène vibratoire qui se propage dans les différents niveaux d’échelle en préservant l’invariance du phénomène et présentant les caractéristiques physiques d’une onde d’échelle.

Dans l’espace cytoplasmique cellulaire, l’agitation des molécules est entretenue par le mouvement thermique qui en provoquant des collisions entre particules va modifier leur trajectoire et en particulier celle des AA.

L’AA à l’état libre peut se comparer à celui d’une grosse particule soumise à cette effervescence au milieu du flux d’autres éléments figurés du cytosol avec une vitesse rapide de déplacement : sa longueur d’onde est alors négligeable en appliquant la formule de De Broglie (λ1).

Quand l’AA vient s’arrimer sur son ARNt spécifique, le couple AA/ARNt plus massif va donc être ralenti. Ce passage de l’agitation thermique au mouvement brownien va permettre une synchronisation de leurs fréquences propres sur une portée de l’ordre de ct0@ 100µ environ et sur une durée de synchronisation de 10-12,5 seconde , ce qui va fournir un code associant les 20 AA à 10 fréquences propres synchronisés. Ce temps de synchronisation est compris entre la durée du passage de l’agitation thermique rapide au mouvement brownien plus lent pour un AA à l’état libre non lié (@10-13 seconde) et celle pour le même AA accroché à son ARNt (@10-12 seconde). Sa longueur d’onde devient non négligeable (λ2).

Au moment de l’accrochage de l’ensemble AA/ARNt sur le site ribosomial spécifique (appariement codon ARNm et anticodon ARNt), la stabilisation de l’AA est complète et sa longueur d’onde dépasse sa taille de plusieurs ordres de grandeur (λ3) : ce phénomène va donc engendrer ses propriétés quantiques.

AA seul correspond à λ1 → λ1 = h / m v1
AA+ARNt donne λ2 → λ2 = h / m v2
AA+ARNt+Ribosome associe λ3 → λ3 = h / m v3
On a : v3 < v2 < v3
donc 1/v3 > 1/v2 > 1/v1
et h /m v3 > h /m v2 > h /m v1
En conséquence λ3 > λ2 > λ1
Le comportement du couple AA/ARNt devient celui d’une onde quantique et l’AA émet un signal selon l’équation de Klein-Gordon modifiée avec incorporation d’une échelle dont la solution renferme des sommes d’ondes à des vitesses différentes :
e-2i∝∂/∂s Ψ = m2 Ψ

Dans un système à plusieurs échelles, la fonction d’onde quantique doit être généralisée à une fonction d’onde d’échelle. Dès la fixation d’AA sur son ARNt, les propriétés ondulatoires étant effectives, il va en résulter une synchronisation sur les harmoniques des fréquences de cette protéine en cours de constitution comme les masses des particules élémentaires se synchronisent sur la gamme musicale. Cette synchronisation est fonction de la proportion des ARNt intra-cellulaires.

Au moment de l’émission d’une onde quantique d’AA1, celle-ci va se superposer avec une autre onde émise par un autre AA2 à une vitesse différente et ce phénomène va se poursuivre. On va donc avoir des superpositions périodiques d’ondes de ces AA avec leurs harmoniques. Tout ce phénomène vibratoire va entrainer des contraintes dans la succession des fréquences des AA et donc dans la suite des AA sur la protéine ; ces propriétés de superposition donnent une succession de fréquences qui est harmoniquement mélodieuse.

Il a été démontré que les masses des AA tendent à se répartir selon une gamme musicale comme les masses des particules élémentaires de durée de vie supérieure à 10 -12,5 seconde.
Pour rendre audible les fréquences des AA qui sont de l’ordre de 10 25 Hz, l’auteur les a codé 76 octaves au-dessous.

Lorsqu’une molécule protéique est fabriquée, les ondes d’échelles émises par les divers AA vont interférer sur la protéine elle-même mais aussi sur d’autres protéines de l’organisme. Cette fonction de stimulation va se retrouver dans les protéines agonistes dite homologues. Au contraire les protéines avec une musicalité correspondant à des ondes en opposition de phase vont se retrouver anti-homologues. En conséquence la fabrication des protéines va avoir une action stimulante, inhibante ou neutre sur d’autres protéines : c’est donc une activité métabolique de régulation épigénétique réciproque de la synthèse protéique. Les fréquences identiques vont interagir entre elles par un phénomène de résonance et la biosynthèse d’une protéine va rétroagir de manière agoniste ou antagoniste sur les autres protéines homologues ou anti-homologues de l’organisme. 

Traitement des acouphènes par les protéodies

Le protocole thérapeutique après sélection des patients consiste en un traitement d’écoute de séquences musicales spécifiques sur un délai de 3 mois. Des tests d’écoute sont proposés au patient qui fera alors le choix de plusieurs séquences qui vont ensuite être utilisées pour la thérapie. Le résultat évalué au terme du trimestre permet de juger de l’efficacité complète ou partielle de cette sonothérapie ciblée.

Notre travail a porté sur une cohorte de 100 patients sélectionnés selon certains critères d’inclusion : une cognition suffisante pour comprendre la thérapie, la motivation car les écoutes demandent une participation active et aussi une bonne manipulation du matériel d’écoute.

Tous ces patients ont eu un bilan complet ORL clinique et paraclinique : doléances, convictions et objectifs de guérison du patient, éventuellement recadrage de croyances, diagnostic médical, traitements antérieurs et évaluation des acouphènes (nous avons retenu l’échelle EVA = échelle visuelle analogique par sa simplicité).

Les patient inclus dans cette étude se plaignent de bruits d’oreille uni ou bilatéral avec une ancienneté variant de quelques mois à plusieurs années et sont déterminés à s’impliquer personnellement. Ont été exclus les sujets présentant des acouphènes instables, intermittents ou associés à des bruits pulsatiles, au profil psychologique particulier, suivis en psychiatrie avec un score de détresse élevé au questionnaire TRO et dont le test EVA est inférieur à 5/10.

Préambules au traitement

Ce protocole nécessite une préparation du patient et une mise en condition pour une bonne application de la technique et du déroulement de la TSF.

Plusieurs événements peuvent se rencontrer pendant les écoutes avec des conséquences pour la suite de la thérapie avec notamment la possibilité de survenue de 5 situations constatées après retour d’expérience :

  • Disparition brutale totale, complète et définitive de l’acouphène
  • Disparition progressive par paliers
  • Evolution sinusoidale avec variation d’intensité
  • Apparition de zones « blanches » avec silence variant de quelques minutes à quelques jours
  • Augmentation légère et transitoire de l’intensité acouphènique avec nécessite de modifier la posologie.

Les conditions d’écoute sont détaillées pour un meilleur rendement du travail thérapeutique :

  • utilisation d’un casque à bonnette sur un matériel adéquat
  • posologie recommandée variant de 1 à 3 fois par jour pendant 10 minutes environ en situation de relaxation sans autre activité (pas de lecture ni de TV).
  • Temps bref de repos après la TSF

Traitement

  • La première consultation d’initialisation permet de mettre en place un registre de séquences musicales après un choix d’écoute personnalisé. Le patient repart chez lui avec sa clef USB et ses fichiers audio.
  • La seconde consultation d’adaptation un mois plus tard permet de rendre compte de l’évolution de la pathologie et de recadrer les séquences musicales.
  • La troisième visite de finalisation au bout du trimestre fait le point global sur les résultats des écoutes. Une suite peut s’envisager au-delà du terme requis selon les résultats et les désirs du patient

Résultats de la TSF

L’expérience personnelle de cette étude sur une durée de 18 mois a permis de dégager plusieurs points épidémiologiques qui peuvent parfois ne pas correspondre aux statistiques classiques

a) Sexe et Age

En effet, seulement 44 étaient de sexe masculin alors que dans notre société les hommes sont plus enclins à souffrir d’acouphènes de par leur travail ou activité dans le bruit comme certains professionnels exposés, travail dans le bâtiment, armée ….ou loisirs de type chasse, bricolage ….

Le graphique nous montre qu’aucun jeune patient de moins de 20 ans n’a consulté. Les acouphènes ne seraient-ils réservés qu’à une certaine catégorie de patients plus âgés ? Une explication peut être donnée concernant l’habituation acouphénique chez le jeune qui est plus rapide et complète que sur un adulte de la quarantaine.

Le pic de sujets s’établit dans la tranche d’âge 40 – 80 ans qui représente 88 % du total. Cette catégorie se distingue entre d’un côté les actifs (40-60 ans) qui sont à égalité entre femmes et hommes et au contraire de l’autre les retraités en majorité des femmes au-delà de 60 ans (différence significative déjà retrouvée précédemment).
On peut constater qu’il y a aussi peu de consultant entre 20 et 40 ans de même au-delà de 80 ans. Cependant les quelques séniors motivés qui ont consulté pour atteindre un objectif de guérison sont allés jusqu’au bout de leur traitement

b) Latéralité

La zone de perception des acouphènes est variable selon les patients : une ou l’autre oreille, les 2 oreilles symétriques ou non.

Comme le souligne le diagramme ci-dessus la majorité des personnes représentées perçoivent les acouphènes dans les deux oreilles (68 %) et de façon bilatérale (47%).
Dans le cas d’une perception unilatérale, l’oreille droite est légèrement prédominante et peut correspondre à l’oreille dite « affective ».

c) Ancienneté et mode d’installation

Selon le terme consacré les acouphènes dits « vieillis » sont plus difficile à traiter que des bruits parasites récents. En réalité il n’en est rien ; ma propre expérience m’a permis de constater que le mode et le temps d’installation de l’acouphène ne prédispose pas au pronostic. Il est vrai qu’il vaut mieux traiter une surdité brusque dans l’urgence pour avoir les meilleures chances de récupération ; mais on ne peut pas prédire si l’acouphène associé va suivre l’évolution favorable ou non de l’hypoacousie.

Le délai de latence entre le début de la perception des acouphènes et la consultation varie de quelques mois à quelques années. La majorité des patients consulte après plusieurs années lorsque l’habituation ou l’oubli qui est l’évolution classique ne s’est pas concrétisée. De plus beaucoup de consultants ont erré à la recherche du traitement adéquat avec de nombreux examens réalisés au cours de leur démarche.

Le mode d’installation de la perception acouphénique se fait selon 2 modèles d’ « implantation » au niveau cortical. La survenue progressive représente environ 2/ 3 des patients avec un début souvent insidieux parfois difficile à évaluer.
Le tiers résiduel concerne le mode aigu avec d’emblée une intensité suffisante pour être déjà remarqué par le patient dès la survenue du traumatisme (qu’il soit sonore ou psychologique).

d) Niveau d’audition

Cette étude sur le déficit auditif est très intéressante mais contradictoire avec les croyances classiques à savoir l’association surdité et acouphène. En effet presque les 3 / 4 des sujets ont une audition physiologique ou une baisse légère de leur acuité alors que seulement 5% ont une surdité sévère. Les 20 % de patients restant ont une hypoacousie pouvant justifier le port d’un appareillage.

e) Score Initial EVA

L’intensité subjective de l’acouphène par l’évaluation visuelle analogique (EVA) au moyen de la réglette est un bon moyen de quantification. Simple et reproductible, il est facilement compréhensible pour le patient. Il n’est pas chronophage comme les autres tests ou questionnaires et je l’utilise en pratique quotidienne. Dans notre étude, seuls les patients au score 5 et au-delà ont été sélectionnés.

Les acouphéniques de moyenne intensité (scores 5 + 6 + 7) représentent plus des 2/3 des sujets ; les intermédiaires (score 8) et les sévères (scores 9 + 10) sont heureusement minoritaires avec un total de respectivement de 17 % et de 15% (la somme totalisant le 1/3). 

f) Etiologies

Je n’ai retenu que 3 grandes séries étiologiques pour simplifier l’analyse de ce travail : les sono-traumatismes, les acouphènes associés à des maladies otologiques et les autres causes indéterminées.

Il est intéressant de remarquer le faible pourcentage (24%) de traumatismes sonores. Les acouphènes associés sont fréquents (1/3) et viennent aggraver la maladie préexistante comme un Ménières ou une otospongiose. Les causes indéterminées non otologiques les plus nombreuses sont souvent en relation avec un événement stressant de vie.

g) Résultats

C’est le chapitre le plus intéressant dans cette analyse statistique et la conclusion de ce travail protéodique. J’ai regroupé en 6 colonnes ce bilan selon le score différentiel EVA entre la première consultation et le résultat final ; pour les guérisons le score EVA est égal à 0 ou 1.

  • les patients perdus de vue ou qui ne sont pas allés au terme du trimestre
  • les résultats non atteints
  • ceux de score insuffisant (écart de 1 sur EVA)
  • ceux de score moyen (écart de 2 sur EVA)
  • les effets thérapeutiques intéressants (écart égal ou supérieur à 3 sur EVA)
  • enfin les guérisons.

Les acouphéniques améliorés significativement représentent 42% du total et même 49% si on comptabilise uniquement les sujets arrivés au terme du traitement (exclusion des perdus de vus).

Il s’agit pour la plupart de patients en souffrance et aussi en situation d’échec thérapeutique antérieur ou de traitement insuffisant. Leur apporter une réponse curative à leur agression sonore a été pour moi le premier défi à relever.
Les patients peu amélioré ont quand même perçu des effets bénéfiques notamment sur l’amélioration de leur état psychologique de tension de stress et aussi sur la qualité de l’endormissement en leur permettant de mieux gérer la pathologie.

Globalement si on analyse les patients ayant eu un effet positif même modeste de cette sonothérapie (somme des insuffisants + moyens + satisfaisants + guéris), on arrive à un total de plus des 2 / 3 du groupe inclus.

Enfin les 35% de mauvais résultats regroupant les inexploitables et les échecs réels (21%) méritent une analyse critique de la méthode mal utilisée ou mal comprise : critères d’inclusion insuffisants, patients peu motivés, …

h) Conclusion

Cette étude originale avec une nouvelle méthode de sonothérapie a permis de dégager plusieurs critères non conformes aux résultats classiques.

Cette technique de musicothérapie codée simple à mettre en place est une réponse complémentaire à la demande d’acouphéniques en difficulté avec un résultat intéressant d’environ 1 patient sur 2 satisfait ou guéri.

De nouvelles études en cours avec cette thérapie sonore se poursuivent pour améliorer encore les résultats globaux par le décodage de nouvelles protéodies plus spécifiques.

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